Are you afraid ? [Sophie]

J’avais encore passais une journée extra sur bien des plans. J’avais aidé Cecilia, LA Cecilia Aneuvre, grande comédienne au talent époustouflant mais aussi une femme délicieuse et simple. Et moi pauvre petite chose insignifiante je l’ai aidé à répéter son texte. Pendant une demie heure j’ai donné la réplique à Cecilia. Je crois que là je peux mourir demain. Oui fin si je pouvais rester en vie ça m’arrangerai aussi. Au repas du midi j’étais rentré à la maison pour manger un bout, on n’avait pas besoin de moi avant 16h sur le plateau. Je me suis alors fait un bon petit repas : salade royale façon Emma, une amie de France, ça se composait de salade, poivrons grillés, morceaux de poulet cuits avec du curry et des grains de maïs. Une vraie petite merveille rafraichissante et nourrissante. Je m’étais ensuite accordé une petite sieste après avoir débarrassé. Une sieste. Mon dieu avant je n’en faisais jamais mais après avoir commencé mon travail d’assistante de tournage je pleurais pour en avoir une comme les enfants. Alors là je vous dis pas comment j’en ai profité. J’ai dormis durant une heure et au réveil je pétais la forme. Ils auraient droit à une vrai petite tornade une fois de retour au boulot.

Et en effet je n’avais pas arrêté de courir une minute, en une après midi j’avais accompli le travail de toute une journée. Quand vers 21h le réalisateur annonça qu’on en aurait jusqu’au petit matin je fus plus que soulagée d’avoir eut le temps de piquer un roupillon plus tôt. Ce n’est qu’aux premières lueurs du soleil que je pus enfin rentrer chez moi. Le lendemain c’était l’équipe 2 qui était de service sur le tournage. Dieu merci je n’aurai jamais réussi à tenir une journée de plus à ce train d’enfer. Au regard de tout ce que j’avais fais dans la journée je me sentais chanceuse d’avoir pris le temps de faire une sieste d’une heure.

A pas de loup je regagnais ma chambre. Le rais de chaussée était composé d’une grande cuisine garnie de tout un tas d’électroménager : four, micro-onde, grille pain, plaques électrique, lave vaisselle, mixeur, frigo, congélateur et pleins d‘autres trucs que je n‘arrivais toujours pas à faire marcher. Comme ci tout le monde avait un bac cuisinier ! La pièce voisine était l’arrière cuisine : un congélateur encore plus gros, le truc typiquement américain, deux machines à laver, un sèche linge et des rangements en plus pour les conserves. Venait ensuite l’immense salon d’une superficie proche des 50m carrés. Là encore on trouvait tout ce que peut bien vous proposer un magasin d’intérieur : grand canapé, écran plat, magnétoscope ( parce que bien sur les meilleurs films je les ai enregistré à l’époque des cassettes vidéo ), un lecteur dvd dernier cri, chaîne hifi et patati et patata. Et la dernière pièce, bien que ce ne soit pas vraiment une pièce à proprement parlé, la véranda. Elle s’avançait dans le jardin avec ses grandes baies vitrées. Au premier étage il y avait ma chambre et celle de ma colocataire Dafné, avec la salle de bain entre nous deux, plus une pièce qui servait de bureau. Et au deuxième il y avait deux autres chambres, dont celle de ma cousine plus encore un bureau. Je vous passe le détaille de la cave/garage et du grenier.

Ma chambre se trouvant au bout du couloir je faisais à chaque fois attention à ne pas faire de bruit quand je rentrais tard pour ne pas réveiller Dafné. Pourtant en passant devant sa chambre je l’entendis gémir et se retourner dans son lit. Je me stoppais et écouter un peu. Comme elle semblait se calmer un peu je repris le chemin de ma chambre.

Je venais tout juste de me mettre en chemise de nuit qu’un hurlement fit vibrer les murs. Ce n’était pas la première fois que Dafné faisait des cauchemars mais jusqu’ici j’étais resté à ma place ne m’en mêlant pas. Après tout nous ne nous connaissions pas tant que ça. Mais cette fois-ci je pris la direction de sa chambre d’un pas décidé. Je n’allais pas lui demander de me parler mais juste lui montrer que j’étais là et la rassurer.

Je regardais Daphné sans oser bouger. Du pas de la porte j'attendais une réaction de sa part. Elle s'était relevée, la sueur perlait sur son front mais elle ne semblait pas tout à fait présente, sans être encore endormie je pensais qu'il lui fallait juste le temps de redescendre sur terre. Dans ma tête je cherchais la façon dont j'allais l'aborder : lui parler cache de son cauchemare ou bien juste la prendre dans mes bras ? Quand bien même j'allais ouvrir la bouche que dirais-je ? Après tout nous n'étions pas si proche que ça. Oui elle habitait avec moi mais je constatais honteusement que je ne la connaissais pas vraiment. Je ne savais rien de sa famille, ne voulant pas me méler de ce qui ne me regardait pas je ne l'avais pas questoinné sur les raisons de son aménagement avec moi malgré son jeune âge. Et puis une routine c'était installé. On se croisait quelque fois, s'adressant les politesses. Sur le tableau de la cuisine on marquait ce qu'il fallait acheter mettant l'argent dans le pot commun à course, puis quand l'une avait le temps elle filait au magasin, le notant sur le tableau pour prévenir l'autre. Voilà les seuls échanges qu'on avait. Nous ne prenions que rarement nos repas ensemble, n'ayant pas forcément les mêmes horraires.



Perdu dans mes pensées je finis par remarquer que Daph' me fixait un peu génée. Je me raclais la gorge et marchais mentement vers elle ne voulant pas l'effrayer. Je me posais sur son lit, dans son dos et directement un instinct maternelle pris le dessus sur moi. Je passais mes bras autour d'elle et la collait contre ma poitrine. Tout naturellement et à notre plus grand étonnement elle se laissa aller à mes caresses dans ses cheveux et sur mon épaule. Décidant qu'au point où on était on pouvait pousser le farfelu un peu plus loin.
Alors tout en la berçant je me mis fredonner "le loup, la biche et le chevalier" mieux connu sous le titre "d'une chanson douce". Doucement je sentie les épaules de Daph' se secouer. Pleurait-elle ou bien...se pourrait-il qu'elle rie ? Bon je sais je ne suis pas forcément une pro de la chanson mais je pensais quand même me débrouiller assez bien pour qu'on ait pas à se moquer de moi. La situation était quand même assez risible finalement.

Bon j'avoue qu'à la place de Daph' je rigolerais. Je me vois tout à fait à sa place. Je fais un cauchemare, au moment où je me réveil complétement je découvre une fille à l'allure de mort vivant dans ma chambre qui d'un coup saute dans mon lit pour me chanter une berceuse. D'un coup un fou rire monta dans ma poitrine et sortit d'un coup de ma bouche...

(désolée pour le retard :s et en plus je me plante et le post d'abord avec le compte d'Alex...)